Les grands espaces #4 : Paris argentique

Je termine ma série sur les grands espaces en vous parlant des grands espaces parisiens… Quoi, des grands espaces, à Paris ? Et oui. Après avoir eu besoin de rêver aux destinations lointaines que j’ai partagées avec vous dans mes posts sur les grands espaces en vert, en bleu et sous les arbres, je réalise que les horizons qui m’ont le plus manqués durant le confinement ne sont pas les plus lointains, au contraire.

Ce sont ces grands espaces du nord-est de Paris, 19ème arrondissement, Pantin, Les Lilas, pas vraiment loin, mais au-delà d’un kilomètre, que nous retrouvons progressivement depuis quelques jours.

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L’été dernier, j’avais photographié ces endroits en noir et blanc argentique lors de balades ordinaires dans ces coins familiers. Je n’aurais jamais pensé en être coupée pendant plusieurs semaines, tellement ils me semblent proches habituellement, car ils ne sont pas à plus de 20 minutes de métro de chez nous.

Pourtant, entre les grèves de décembre-janvier et le confinement, je ne les ai pas assez vus ces derniers mois. Je me souviens que j’avais intitulé cette série « Les grands espaces », alors je la partage aujourd’hui avec vous. Elle m’est d’autant plus précieuse que ces lieux que je considérais pour acquis m’ont particulièrement manqués ces temps-ci.

Le déconfinement a commencé depuis quelques jours, mais pour l’instant nous n’avons pas vraiment envie d’aller plus loin que ça, pas envie de taquiner la lisière des 100 kilomètres réglementaires. Nous sortons de confinement comme d’une grande apnée. Une plongée en eaux profondes dont la remontée doit se faire par paliers. Notre déconfinement sera un genre de décompression avec plusieurs sas.

000062630013b000062630011Nous l’avons vérifié hier en marchant depuis chez nous jusqu’à Belleville, soit 5 kilomètres aller et 5 kilomètres retour (le but de la balade étant d’aller chercher nos dim sum préférés, vous voyez où est notre sens des priorités).

Les retrouvailles ne sont pas aisées. Plus nous entrons dans Paris, plus nous avons une sensation d’entonnoir : la rue de Belleville qui se rétrécit et qui plonge depuis les 130 mètres d’altitude de Télégraphe, se densifiant à mesure que l’on descend. Retrouver Paris en post-confinement, c’est comme de retrouver ses amis sans pouvoir les embrasser. Chacun est gêné, mal à l’aise. Les grands villes s’accommodent mal de la distance sociale.

000062630025000062630032C’est dans ce cercle que nous allons évoluer les prochaines semaines, dans un palier de 5 à 10 kilomètres de rayon. On y trouve les Buttes-Chaumont, encore fermées, notre cher Canal de l’Ourcq, où nous avons fait nos premières balades de déconfinement avec bonheur, ou encore les hauteurs de Pantin, de Romainville et des Lilas, depuis lesquelles la vue s’est dégagée jusqu’au Sacré-Cœur pendant le confinement grâce à la baisse de pollution.

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Certes, ce ne sont pas les grands espaces de Yosemite, ce n’est pas la nature la plus spectaculaire, mais il y a beaucoup d’endroits dans ce cercle où l’on peut avoir la sensation d’espace. Un ciel dégagé, un horizon, de la poésie, un côté sauvage. Il suffit de se laisser emporter par le courant docile du canal ou un rayon de soleil dans les hautes herbes d’un parc. La magie opère, et je gage qu’elle opérera encore plus ce printemps.

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Et vous, comment se passe votre début de déconfinement ? Quels endroits avez-vous hâte de retrouver ?

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Cette série de photos a été prise avec l’appareil Sardinia de Lomography et une pellicule Potsdam de Lomography également, qui donne ce côté vintage très sympa.

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Envie d’en savoir plus sur notre matériel photo argentique ? Retrouvez notre interview au format « Dans ton sac » sur le site Dans ta cuve !


5 réflexions sur “Les grands espaces #4 : Paris argentique

  1. J’aime bien le canal de l’Ourcq même si je vais rarement aussi au nord que ce que montre tes photos et même si en fait j’en ai un souvenirs avant que ce ne soit ultra bobo et pris d’assaut en permanence. Ce n’est pas une critique, juste un constat que ça fait bien trop longtemps que ce quartier n’est plus le mien.
    En tout cas tes photos semblent sorties d’un autre temps et me font penser à des photos de vacances d’été.

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    1. Je comprends, j’adore critiquer les Parisiens bobos qui envahissent mon bout de Canal 😂 De notre côté c’est bobo aussi, il faut être honnête, mais l’ambiance est conviviale et quand même bien mélangée.

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