Le bikepacking, niveau débutante

J’ai toujours aimé le vélo, même si j’ai fait de longues pauses depuis mes années de lycée où je me baladais partout dans Paris avec mon vélo hollandais. Depuis qu’on habite près du canal de l’Ourcq, je m’y suis remis, d’abord avec un VTC d’occasion puis depuis un an avec un vélo de route. Et une chose en entrainant une autre, j’ai eu envie de faire mon premier voyage itinérant en vélo l’été dernier sur la Véloroute de la mémoire dans la Somme.

C’était une chouette expérience, et j’ai envie de partager avec vous quelques infos pratiques pour bien commencer le bikepacking et le cyclotourisme. Bien sûr, vous trouverez des tas d’articles plus détaillés chez d’autres blogueurs.ses plus spécialisé.e.s ou aguerri.e.s, et je mettrai d’ailleurs quelques liens en fin d’article. Mais ici, vous aurez le point de vue d’une vraie rookie, avec une expérience que j’espère décomplexante !!

La rookie en question

Pourquoi le bikepacking ?

Il faut peut-être déjà expliquer ce qu’est le bikepacking. C’est une version légère du cyclotourisme, c’est-à-dire qu’on transporte les affaires dans des sacoches qui se fixent au cadre, sans porte-bagage. Pour moi, la légèreté est un argument de poids (sans mauvais jeu de mots), pour la simple et bonne raison que je ne suis pas assez forte pour soulever seule un vélo de 18 kg + les grosses sacoches, pour mettre tout ça dans un train, par exemple. J’ai donc adapté mes choix à mes capacités physiques et pris comme premier critère la légèreté, aussi bien pour le choix du vélo que des bagages.

Pour moi, qui ne me définis pas comme sportive même si je pratique le yoga depuis 20 ans, et qui suis en bonne condition physique générale même si j’ai des problèmes de dos régulièrement, le voyage à vélo devait se faire en douceur. Ce n’était pas une fin en soi, mais plutôt un moyen de découvrir des endroits différemment.

Charger seule son vélo dans le train, un point à considérer

Quel vélo choisir ?

On peut passer des heures à choisir un vélo, il y a tant de choix que ça donne parfois mal à la tête ! Le gravel est très à la mode en ce moment, mais il n’y avait pas moyen que je mette 1 000 euros (au moins) dans un vélo vu que je n’en ai pas une utilisation intensive. Comme j’aime le look des vélos de course, et qu’ils sont généralement légers, je me suis orientée vers ce type de modèle. J’ai commencé très basiquement par aller sur le site de Décathlon. J’ai hésité entre deux modèles Triban, le Triban Easy et le Triban Regular. Le Easy était à la fois le moins cher et le mieux coté dans les commentaires des utilisatrices. Le choix était donc vite vu ! Et un an après, j’en suis vraiment ravie.

Le Triban Easy est un modèle route adapté aux morphologies des femmes. Attention, un modèle femme ne veut pas dire qu’il y aura la barre basse, par exemple. C’est plutôt une question de proportions, notamment pour le cadre (longueur des bras, largeur des épaules…). Hélène a acheté un VTC homme il y a deux ans, mais elle l’a revendu parce que le cadre était vraiment trop long. Avec mon vélo, je trouve que la posture est agréable, bien adaptée à ma morphologie et tenable longtemps.

Le Triban Easy a 8 vitesses sur un seul plateau, ce qui limite les risques de dérailler, mais permet une certaine souplesse. Là encore, c’est largement suffisant pour moi qui ne fais pas le mont Ventoux tous les dimanches. Il a une double poignée de freinage, c’est plutôt rassurant quand on n’a pas l’habitude de freiner avec les cocottes au début. Tout est vraiment pensé pour que les débutantes se sentent en confiance. Il pèse environ 11 kg, donc le premier critère est rempli !

Au fil du temps, j’ai fait quelques ajouts et modifications. Je trouvais que les pneus d’origine étaient trop lisses et j’ai donc profité de la révision gratuite dans les six mois pour les changer. J’ai maintenant des pneus randonneurs qui sont plus polyvalents, ça me va très bien. J’ai aussi installé deux porte-bidons et j’utilise un couvre-selle que j’avais déjà pour mon VTC histoire d’avoir moins mal aux fesses (ça me permet de ne pas systématiquement mettre de cuissard, par exemple quand je l’utilise en mode vélotaf !).

Le vélo m’a coûté 350 euros, plus 50 euros pour les nouveaux pneus. Je trouve que c’est un budget honnête pour débuter.

Quelles sacoches de bikepacking choisir ?

Sans porte-bagage, il faut voyager léger ! Comme je dormais dans du dur et que je voyageais en plein été, ça n’a pas été trop compliqué. C’est sûrement une autre paire de manches quand on fait du camping à l’automne – mais ça sera pour mon article « Bikepacking, niveau intermédiaire » ^^

J’ai casé tous mes vêtements dans une sacoche de selle de 15 litres (marque Topeak), qui a un sac de compression étanche à l’intérieur. J’ai trouvé ça très pratique, la compression permettant de gagner énormément de place. Au final, la sacoche était facile à fixer et défixer, et on ne sent pas vraiment le poids quand on roule. La sacoche de selle fait aussi office de garde-boue arrière si besoin !

J’ai complété avec deux sacoches de cadre, l’une pour mettre mes affaires de toilettes et un peu de bazar (aussi une Topeak), et l’autre (marque Zefal) pour mettre le kit de réparation, le téléphone, les chargeurs etc… L’inconvénient d’avoir les doubles freins sur le Triban Easy est qu’on ne peut pas mettre de sacoche de guidon à l’avant, c’est quelque chose à anticiper. Pour cette raison, j’avais pris un petit sac à dos pour mettre mon portefeuille et mon appareil photo et les avoir facilement à portée de main. Il n’était pas lourd, donc cela n’a pas posé de problème, mais il vaut mieux éviter d’avoir du poids sur le dos et les épaules.

Et qu’est-ce qu’on met, au fait, dans nos sacoches ? Les choses habituelles quand on fait de l’outdoor : des tee-shirts techniques, un coupe-vent, des chaussettes, de la crème solaire, des trucs à grignoter qui ne fondent pas… Bien sûr, on investit dans des cuissards pour protéger son entrejambe et ses petites fesses. Pour les chaussures, j’avais pris mes chaussures de randonnée, des Scarpa basses hyper confortables. Les baskets sont bien aussi, mais sans doute moins étanches en cas de pluie. Prenez en tout cas des chaussures assez rigides, qui tiennent bien le pied, pour éviter des douleurs à la cheville. Et on n’oublie pas son casque et ses bidons d’eau, évidemment.

Le bikepacking au féminin

J’avais aussi envie de vous parler de deux petites choses qui concerneront plutôt les femmes : comment gérer les règles et le nobra à vélo ? Oui, on parle de tout aujourd’hui, pas de tabou.

Le hasard a voulu que j’aie mes règles pendant ce premier trip à vélo (pas merci). Et franchement, je n’avais pas trop anticipé, ou plutôt j’avais pensé à plein d’autres choses, et pas vraiment à ça. J’ai donc fait au plus efficace, en utilisant culotte et serviette hygiénique sous le cuissard. Je suppose que les tampons sont pratiques, mais je n’en utilise pas. Ça a été comme ça, mais clairement les frottements avec la serviette en pédalant n’étaient pas hyper agréables. Depuis, j’ai fait quelques sorties en vélo avec une culotte de règles et c’est vraiment beaucoup plus confortable. Je vous recommande donc cette option.

Et le soutien-gorge, alors ? Depuis le début du covid, je suis devenue adepte du nobra, partout, tout le temps. Avant, je ne m’autorisais à ne pas porter de soutif que quand j’étais chez moi. Maintenant, je n’en porte juste plus, et je m’en porte tellement mieux. On dit souvent qu’il faut mettre un soutien-gorge quand on fait du sport, mais finalement je trouve que ce n’est pas nécessaire pour le vélo. Dans la mesure où, a priori, on ne secoue pas son torse frénétiquement quand on pédale.

Je précise que je fais un bonnet C, et que mes seins ne créent aucune gêne quand je fais du vélo en nobra. Au contraire, ils trouvent ça plutôt agréable. Je vous conseille donc d’essayer pour voir si cela vous convient. Pour moi, bikepacking et nobra vont très bien ensemble (et ça fait un truc de moins à prendre dans les bagages !).

Je n’ai pas vraiment de photo pour illustrer le nobra et les règles – et c’est sans doute mieux ainsi

Voilà pour ces quelques conseils basiques de débutante en bikepacking. J’espère que cela vous incitera à partir quelques jours essayer ce mode de voyage doux et plaisant, à votre rythme. J’ai vraiment aimé alterner entre les visites et la route. En termes de distance, c’est bien de commencer par une trentaine de kilomètres par jour, surtout si vous faites des visites. L’idée est de prendre du plaisir et de ne pas se dégouter. A la fin de mon séjour, je sentais que j’aurais pu faire plus, mais je ne regrette pas de ne pas avoir forcé. J’adapterai les distances la prochaine fois. En fait, à chacun.e de trouver son équilibre selon ses capacités, ses envies, mais aussi sa flemme ou son enthousiasme du jour !

Et, comme promis, voici quelques références de personnes beaucoup plus expérimentées que moi pour approfondir tout ça :

  • Mathilde, du blog « Voyager en photos », propose itinéraires et conseils pratiques de cyclotourisme en France et en Europe. Son article pour trouver des itinéraires en vélo est très bien fait !
  • Mila et Denni sont certainement la référence du blog de voyage à vélo avec leur blog « Un monde à vélo ». Vous trouverez chez eux des itinéraires, mais aussi beaucoup de conseils pratiques et de test de matériel.
  • En librairie, je vous recommande « A vos cycles », de Louise Roussel. C’est un guide du voyage à vélo au féminin, un beau livre qui mêle récits de voyage, portraits de femmes voyageant à vélo, conseils pratiques, suggestions d’itinéraires… Inspirant et motivant, sans donner de complexes.
  • Côté presse, j’aime bien le magazine « 200 », ce sont des récits de bikepacking vraiment sympas, bien écrits, dans des destinations hors des sentiers battus.

Alors, prêt.e à essayer le bikepacking ou le cyclotourisme ? N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaires, j’y répondrai de mon mieux.


7 réflexions sur “Le bikepacking, niveau débutante

  1. Ton article tombe à pic, puisque je devrais me lancer en cyclotourisme dans un mois ! Tu m’as achevée avec les règles et le (non) soutif 😀 Je note tous tes conseils avec attention.

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  2. Je n’envisage pas encore de grandes sorties à vélos, mais les conseils sont toujours bons à prendre, ne serait-ce que pour les types de sacoches qui existent et le fait qu’il y ait vraiment des vélos adaptés à la morphologie des femmes, j’en étais encore à la conner*** de barre basse ! 😀

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  3. Je suis plutôt adepte des sacoches, mais je trouve ton article très intéressant. Je suis étonné par le faible prix du Triban. C’est un bon prix pour tester l’aventure avec ce type de vélo.
    Concernant la sacoche de guidon, j’ai une Ortlieb, montée sur mon vtc. Je sais qu’ils proposent une sorte d’extension pour déporter la sacoche du guidon, peut-être que cette solution serait adaptée à ton guidon. Le sac a dos, ça fait transpirer, et la sacoche guidon, c’est tellement pratique 😅

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