Veules-les-Roses et la Côte d’Albâtre hors saison

Vous connaissez notre amour pour la mer en hiver, n’est-ce pas ? L’an dernier à la même période, début mars, nous avons passé quelques jours sur la Côte d’Albâtre, cette côte aux falaises de craie tombant dans la Manche, qui s’étend entre Le Havre et Dieppe, en Seine-Maritime. Le spot le plus connu est bien sûr Etretat, mais cela vaut le coup de se balader aux alentours pour découvrir les petits villages nichés au creux des valleuses. Les valleuses, ce sont des petites vallées tombant dans la mer. Elles font le charme de cette côte !

Lors de ce séjour, nous avons découvert l’adorable village de Veules-les-Roses, la station balnéaire des Petites Dalles, le port de Saint-Valéry-en-Caux ainsi que la Véloroute du Lin, tout cela sous un grand soleil d’hiver. C’était parfait et ça nous a fait un bien fou (entre deux confinements).

Descendre le plus petit fleuve de France à Veules-les-Roses

C’est impossible de ne pas tomber sous le charme de Veules-les-Roses, ce petit village de bord de mer, avec ses moulins et ses cressonnières. Une balade toute simple et facile à suivre longe la Veules, qui est le plus petit fleuve de France, du haut de ses 1149 mètres. Nous sommes en plein village de carte postale : les maisons sont si jolies, tout est remarquablement bien entretenu, et la balade nous mène doucement vers la mer.

Pourtant, Veules-les-Roses a connu la guerre de Cent Ans, les guerres de religion, les combats de la Deuxième Guerre mondiale et son lot de tempêtes. Au 19è siècle, des artistes commencent à fréquenter le village, séduits par son emplacement et sa lumière. Des peintres russes ou écossais y ont leurs habitudes. Veules-en-Caux, qui doit son nom au vieil anglais ou au vieux norrois pour désigner un cours d’eau, devient alors Veules-les-Roses, pour faire joli.

Nous avons vraiment aimé cette balade toute douce du fleuve à la mer. Il n’y avait pas trop de monde, mais j’imagine que c’est différent en été. Ne manquez de vous arrêter dans l’église Saint-Martin, où l’on trouve de superbes piliers sculptés avec des motifs faisant allusion à la vie maritime. Car, bien sûr, on est en terre de pêche ici. Veules-les-Roses est aussi connu pour ses huitres, que nous n’avons pas pu goûter puisque les restaurants étaient fermés (trop triste). La plage de galets vous attend également pour une baignade (plutôt en saison, pour le coup !).

Les Petites Dalles et les grandes stars

Dans une autre valleuse se niche le hameau des Petites Dalles, avec ses superbes villas Belle Epoque encore très bien conservées. C’était notre point de chute pour ce séjour, nous y avions trouvé un petit Airbnb très sympa. A cette période, c’était presque désert et on avait l’impression d’avoir la plage pour nous. Là encore, ça doit être différent en saison (et je suppose que l’ambiance est plutôt bourge vu la tête des maisons).

Aux Petites Dalles, on se baigne sur la même plage que Sissi (oui oui, l’Impératrice), Jules Verne ou Brad Pitt et on admire les falaises qu’ont peintes Morisot, Monet ou Delacroix. Les Petites Dalles, que du beau monde. Outre la plage, une petite balade est possible en suivant le sentier de randonnée qui remonte vers la falaise. Vous pouvez aussi explorer le hameau pour admirer les façades de ces maisons que vous ne pourrez jamais vous offrir.

En tout cas, c’était très sympa d’y loger à cette période. On avait l’impression d’être retirées du monde, cachées entre les falaises et la forêt, avec la vue sur la mer. Très ressourçant.

Saint-Valéry-en-Caux

Saint-Valéry-en-Caux est un petit port et une station balnéaire située au pied d’impressionnantes falaises. Sur la Côte d’Albâtre, la couleur des falaises change selon la lumière et les moments de la journée, c’est vraiment magnifique. L’eau prend la couleur de la craie et a parfois des nuances turquoises.

Nous avons beaucoup aimé l’ambiance de Saint-Valéry, un jour de marché. C’était animé et il y avait de nombreux stands plutôt appétissants, que l’on aime les produits de la mer ou les produits agricoles. Par contre, il vaut mieux aimer la crème et les pommes, parce qu’ils en mettent partout, ces Normands ! (Je ne lance pas la polémique sur le kouign amann aux pommes, que j’adore même si je sais que c’est une hérésie, ne le dites à personne).

Le centre de Saint-Valéry a été détruit à 70 % en 1940, et son architecture actuelle est donc l’architecture type de la Reconstruction (c’est-à-dire des petits immeubles en béton). Beaucoup trouvent que cela manque de charme, mais il faut se souvenir que ça a permis de reloger les gens rapidement et à faible coût. Nous, on aime bien.

Il y a de plus jolis bâtiments de l’autre côté du port, à commencer par la belle maison aux colombages que l’on ne peut pas rater, la maison Henri IV. Elle est toute de guingois et ferait un parfait décor pour un film d’époque ou un film de sorciers. Elle fut construite par un armateur qui faisait commerce du bois avec le Brésil au 16è siècle. Les pans sculptés font référence à la vie quotidienne aux Amériques (ce qui soulève la question de savoir si l’armateur en question a participé à la traite des Noirs ou à l’exploitation des Américains natifs… pas trouvé de réponse là-dessus). Aujourd’hui, la maison Henri IV est restaurée et abrite des expositions.

Vous pouvez poursuivre dans le quartier Saint-Léger, ou quartier des Pêcheurs, qui se trouve derrière la maison Henri IV (il y a des petits panneaux qui indiquent une jolie balade). De ce côté-là, on trouve des petites maisons de briques ou des maisons à colombages. C’est vraiment charmant, on s’imaginait très bien vivre là, pas trop loin de la mer, avec un petit bout de jardin !

Et bien sûr, terminez la visite par un tour à la plage. Comme partout dans la région, c’est de la plage de galets. Toutes les plages où nous sommes allées sont dog friendly à cette période de l’année, à vérifier pour juillet et août.

La Véloroute du Lin

Direction l’intérieur des terres cette fois, pour découvrir la campagne normande. En Normandie, on produit du lin, cette plante qui nous donne du beau tissu et de bons Omega 3. Depuis 2018, une véloroute de 75 km a été aménagée sur une ancienne voie de chemin de fer entre Dieppe et Fécamp. Elle est de niveau facile et offre une bonne alternative à la Vélomaritime, qui est plutôt difficile dans le coin en raison des nombreuses montées et descentes pour passer d’une valleuse à l’autre, mais aussi à cause du vent.

J’avais pris mon vélo, récemment acheté, pour le tester sur un bout de cette Véloroute du Lin. J’ai fait la portion entre Cany-Barville et Saint-Pierre-le-Viger et c’était très sympa. J’étais vraiment tranquille, à pédaler dans de jolis paysages vallonnés, entre rivières et champs, petits villages et anciennes gares reconverties en maisons. La piste cyclable roule très bien et elle est séparée de la circulation (en tout cas sur la portion que j’ai faite). Des aires de repos sont aménagées pour pique-niquer ou simplement chiller.

Mon seul regret est bien sûr de ne pas avoir vu la floraison du lin, qui a lieu en juin. Il parait que c’est très beau, avec toutes les fleurs bleues. Il faudra donc revenir !

En résumé, la Côte d’Albâtre hors saison, c’est complètement validé ! C’est vivant sans être bondé, on y mange bien, les paysages sont incroyables et c’est à 2 heures et quelques de Paris. Que demander de plus ?

Cet article a été écrit dans le cadre du rendez-vous En France Aussi, dont le thème du mois est « Villages », proposé par Eimelle du blog Tours et culture. Pour découvrir d’autres jolis villages aux quatre coins de la France, suivez le hashtag #enfranceaussi sur les réseaux sociaux !


19 réflexions sur “Veules-les-Roses et la Côte d’Albâtre hors saison

  1. Merci, Paule-Elise et Hélène, pour ces belles photos qui me rappellent un merveilleux séjour d’été à Veules-les-Roses et sa région. Amicalement.

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  2. Ah la mer en hiver… moi aussi je suis fan ! J’ai fait un bout de la Vélomaritime l’an dernier mais je ne suis pas allée jusque là… cela dit, j’ai bien compris qu’il fallait que j’y retourne, car ça a l’air vraiment très beau !!

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    1. Ah oui, c’est un super joli coin à explorer ! En plus pour le vélo tu as l’option Vélomaritime et l’option Véloroute du Lin, de quoi faire des découvertes variées !

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  3. La mer en hiver me fait toujours penser à la chanson d’Alain SOUCHON « Le baiser ». Moins de monde c’est sûr, mais de belles rencontres. J’ai connu Veules-les-Roses en été, c’est différent mais le charme opère aussi, il suffit de choisir les bons moments dans la journée, et les lieux de promenade aussi. Amicalement.

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  4. C’est une région que j’affectionne particulièrement, d’ailleurs dans 10 jours j’y retourne 🙂 . Les Petites-Dalles c’était la plage d’enfance de mon papa, j’ai toujours entendu ce nom dans ses souvenirs. J’aime beaucoup aussi Saint-Valéry. Pour résumer, comme je l’ai dit, j’aime cette région 🙂 Même si il y a des galets 🙂

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  5. Jolie balade hivernale ! J’aime beaucoup ce paysage de valleuses, il y a ce petit côté « pochette surprise » de ce qu’o va rencontrer de l’autre côté de la côte. Alors quand il n’y a personne c’est encore mieux ‘je cofirme il y a du mode à Veules-les-Roses en été) !

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    1. Oui, ça a vraiment beaucoup de charme, j’étais contente de découvrir ce coin. On est passées à Fécamp aussi, c’est mignon. Les musées étaient fermés, il faudra qu’on y retourne !

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  6. Pour le coup, la bière Ragnar est brassée à côté de Rouen, mais ça reste un très bon produit de la région !
    Je n’ai jamais fait la véloroute du lin, mais ça peut être un bon moyen de découvrir ce coin du département que je ne connais que trop peu ! Fécamp et Dieppe étant accessibles en TER depuis Rouen, je n’ai aucune excuse !

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    1. Oups, désolée pour cette erreur ! Ça reste la Normandie quand même 😬😅 Oui la Véloroute du Lin a l’air sympa à faire en entier, et effectivement elle est accessible en TER. En plus Fécamp c’est joli (je ne connais pas encore Dieppe).

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