Se réconcilier avec Lille

A l’heure des bilans de fin d’année, je traine toujours quelques idées brouillons dans la tête et j’ai généralement la flemme de finaliser tout ça.

Si je me retourne sur l’année 2021, je vois la même année que tout le monde, avec ses montagnes russes émotionnelles. Pour moi, cela s’est traduit par un fourmillement de projets dans tous les sens, dont certains ont vu le jour et d’autres non. Parmi ceux qui ont vu le jour, je retiens nos photos au Vest Pocket exposées dans l’exposition « Mémoires » à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (et ça dure jusque fin 2022, petits veinards) et mes deux poèmes publiés dans la revue féministe « Women who do stuff #3″ sur le thème du corps. (J’ai dit que ça partait dans tous les sens).

Côté voyage, c’est vite résumé : on a été beaucoup dans le nord et un peu dans le sud. Côté blog, 2021 a été une année plutôt bonne malgré le peu d’articles publiés. Nos statistiques restent modestes et confidentielles, mais elles augmentent légèrement. En janvier, je publiais un article sur ma mère qui est devenu immédiatement l’article le plus lu, partagé et commenté du blog. Je n’ai pas eu l’occasion de vous dire combien cela m’avait touchée. En regardant les stats, je m’aperçois aussi que mon article de 2018 « Le voyage, une histoire de famille » continue d’être lu régulièrement. J’en déduis que ce type de chronique plus personnelle vous parle et j’ai envie d’en faire de temps en temps.

Aujourd’hui, je poursuis dans cette lignée pour vous raconter une aventure émotionnelle qui peut paraitre anodine, mais qui a été très importante pour moi cette année : comment je me suis réconciliée avec Lille. C’est un texte qui parle de famille, de deuil (un peu), d’espoir (beaucoup), de briques jaunes, de liqueur de genièvre, d’Agnès Varda et d’une arrière-grand-mère roubaisienne.

Une longue brouille

Lille et moi, on était très fâchées. Enfin, surtout moi. Je lui en voulais depuis 15 ans, depuis que ma mère y était morte en 2006. Je n’avais aucune envie de pardonner à cette ville où j’avais vécu des moments si difficiles.

Les années passant, j’ai vu de loin Lille devenir une destination cool. Une destination qui avait honnêtement tout pour me plaire (la brique, la bière), mais que je n’arrivais pas à envisager comme telle. Des occasions se sont pourtant présentées, comme un blogtrip avec les copines En France Aussi ou le salon des blogueurs voyage, mais je n’étais pas prête et j’ai décliné à chaque fois. Il faut croire que j’ai la rancune tenace.

Pourtant, je n’arrêtais pas de tourner autour du pot. Avec Hélène, on a développé un amour commun pour les Hauts-de-France depuis quelques années, comme vous le savez. On ne se lasse jamais de ses surprises, de ses saveurs et bien sûr des rencontres qu’on y fait. En 2019, on a même passé un week-end à Roubaix, Roubaix dans la banlieue de Lille. Je frôlais Lille sans m’y arrêter, je me rapprochais en cercles concentriques. Puis le Covid-19 est arrivé, modifiant toutes nos perspectives.

J’ai eu 40 ans fin 2020 et lorsqu’il a été possible de bouger, Hélène a voulu m’emmener quelque part en week-end. A la base, on parlait de l’Angleterre, d’Oxford. Ah, le petit week-end à Oxford pour les 40 ans, on en a rêvé ! Une autre option était la Belgique. Peu importe, tant que c’était au nord et qu’il y avait de la brique et de la bière.

Mais les possibilités d’aller Outre-Manche ou Outre-Quiévrain se sont largement amenuisées. Et j’avais quand même envie de fêter mes 40 ans avant d’en avoir 42 ou 43 ! Il fallait donc trouver du nord, de la brique et de la bière plus près de chez nous… C’est ainsi que, doucement, j’ai commencé à envisager de retourner à Lille.

Part 1 : juillet

Faire face

« Tu es sûre que ça ira ? », me demande Hélène la veille du départ. On a eu cette conversation mille fois. L’envie est là, vraiment. Le contexte actuel, qui nous fait reconsidérer nos options dans des périmètres bien plus étroits qu’auparavant, joue beaucoup. C’est peut-être le moment. Comme après une longue brouille, l’objectif n’est pas que Lille devienne ma meilleure amie en un jour. Une indifférence mutuelle serait déjà un grand pas. Une réconciliation serait une victoire. Je suis prête à essayer.

C’est un week-end de juillet. Il fait enfin beau, il n’y a plus de couvre-feu, les restaurants et les musées sont ouverts. Une heure seulement de TGV, mais j’ai l’impression de partir pour une grande aventure. A la gare de Lille-Flandres, là où j’ai vu ma mère pour la dernière fois, il y a toujours un fantôme au bout du quai. Drôle de comité d’accueil.

Les affaires déposées à l’hôtel, nous allons directement voir là où habitait ma mère – je préfère percer l’abcès tout de suite. C’est dans une petite rue derrière l’Opéra, en plein centre-ville, qu’elle a vécu pendant quelques mois et qu’elle est décédée. La mémoire est étrange. Je ne reconnais plus vraiment la façade, mais je me souviens de l’adresse exacte.

L’émotion m’envahit. Je pense à ma mère évidemment. C’est là que nous avons fêté notre dernier Noël. C’est là qu’elle était censée prendre un nouveau départ. Je pense aussi à ces jours de février où nous avons vidé son appartement, en mode commando, avec mon frère, mon ex-compagne, mon meilleur ami et mes tantes.

Quinze ans plus tard, en étant bêtement plantée face à cette façade lilloise comme une autre, je me souviens combien nous nous sommes serré les coudes à ce moment-là. Je me souviens combien j’ai été portée et entourée à l’époque.

Aujourd’hui, c’est Hélène qui me soutient et qui m’entoure, aidée par notre mascotte Vita (qui n’est pas de trop). On regarde ensemble cette histoire, on lui fait face. Une réconciliation, ça ne se fait pas seule. Les épreuves et les joies, ça se partage, si possible avec les meilleures personnes du monde.

Flâner

Une fois ce seuil symbolique franchi, on peut battre le pavé du Vieux-Lille le nez en l’air, à l’affût de tous les détails des façades flamandes. La pression redescend et on se régale des détails architecturaux : les pignons, les ornements géométriques ou fleuris, les bow-windows, les céramiques, le béton du beffroi et de Notre-Dame de la Treille, et bien sûr la brique. On admire les grands immeubles Art Déco et les maisons cossues Art Nouveau, on profite du centre-ville qui fait la part belle aux piétons. En marchant, je recouvre mes vieux souvenirs d’un vernis neuf et ensoleillé.

C’est aussi l’occasion de retrouver le plaisir du voyage, du city trip comme on faisait avant, en arpentant des rues inconnues, en se nourrissant de nouvelles sensations, en apaisant la curiosité qui donne envie de tourner à tel coin de rue pour explorer encore. Non loin de l’hôtel, on traine dans une merveilleuse librairie consacrée au voyage, Autour du monde, dont je ressors avec le « Guide du vélo au féminin » de Louise Roussel.

Cette première journée oscille entre des moments de fébrilité et des moments de plaisir. La première nuit est compliquée, les souvenirs remontent et les angoisses en profitent pour se frayer un chemin. Les moustiques n’arrangent rien. Le lendemain, après une courte nuit, nous reprenons en douceur ces retrouvailles. Ma mère m’a appris que les belles choses peuvent soigner ou apaiser. Si Lille abrite mes zones sombres, elle rayonne aussi d’une énergie créative, communicative.

Brique jaune

On n’avait pas forcément envie d’arpenter les musées ce week-end là, mais il y avait un endroit qui nous faisait de l’œil depuis très longtemps : la Villa Cavrois, qui se niche dans une rue résidentielle et arborée de Croix. Ce jour-là, le soleil met en valeur la fameuse brique jaune qui est la marque de fabrique de la villa aux allures de paquebot imaginée par Robert Mallet-Stevens. « Enchantées », lui disons-nous en entrant avant d’entamer le tour du propriétaire visiteur d’un jour.

Dès les premières pièces, on se sent comme projetées dans la version 3D d’un tableau d’art abstrait géométrique. Les lignes de Mallet-Stevens sont épurées, élégantes, les matériaux sont magnifiques. (D’ailleurs, la matériauthèque du sous-sol vaut vraiment le détour.) Je veux chaque bureau, chaque placard, chaque évier. Le bidet, je le veux aussi.

Comme on dit dans les émissions de recherche d’appartement à la télé : on se projette. On imagine les chiens qu’on aurait dans cette villa (des terriers), les tenues qu’on porterait (des peignoirs en satin), les alcools qu’on boirait (du scotch en carafe), la musique qu’on écouterait (du fox trot). On se languit mentalement sur les méridiennes, on lit des romans devant la cheminée, on écrit des articles avec vue sur le jardin. Allez, on signe où ?

Après le tour de la maison, on prend le temps de profiter de la vue depuis le jardin. Une telle harmonie se dégage de ce lieu. Il faudrait y faire de grandes fêtes, des murder parties costumées, des championnats de croquet, que sais-je ? Pendant une après-midi en tout cas, la Villa Cavrois nous a offert un vrai dépaysement. Much recommended.  

Homard et genièvre   

Quand vous verrez les photos qui suivent, vous allez penser qu’il suffit de mettre une assiette de frites et un verre de bière devant moi pour que je retrouve la joie de vivre. Et vous n’aurez pas tort. La réconciliation, ça passe aussi par les papilles.

A Lille, on peut trouver tous les classiques de la cuisine du Nord (carbonnade, welsh, potjevleesch, croquettes…). C’est un répertoire qu’on connait déjà bien ! Alors cette fois-ci, on avait plutôt envie de découvrir des petites adresses foodies. Ça tombe bien, Lille en regorge.

Pour mes 40 ans, j’ai été gâtée. J’ai eu droit à un demi-homard + frites au seafood bar Les petits poissons, à un diner chez notre chéri Florent Ladeyn au Bloemeke et à un brunch vegan savoureux à La Clairière. Regardez les joues roses que j’ai devant mon shot de genièvre maison au Bloemeke. Ça se passe de commentaires, je crois.

La deuxième nuit est meilleure (le genièvre, assurément). Le dimanche, avant de partir, on se promène au parc de la Citadelle. Je vois qu’Hélène a absorbé beaucoup de ces émotions très vives qui nous cernaient par moments. On se pose en silence dans l’herbe, à l’ombre, au bord du canal, en regardant les promeneurs et les bateaux électriques. Vita se love entre nous. Il faudra un peu de temps pour digérer tout cela.

S’offrir une réconciliation pour ses 40 ans, ce n’est pas si mal. Ça reste une étape parmi d’autres dans un deuil qui me semble parfois interminable. Mais c’était une étape importante. Dans le TGV du retour, je ne me sens ni victorieuse ni forte. Je suis surtout vidée. J’espère me sentir plus apaisée dans quelques jours ou quelques semaines. Lille, en tout cas, sera désormais une alliée et non une ennemie.

Part 2 : novembre

Après avoir passé 15 ans sans mettre les pieds à Lille, j’y suis finalement allée deux fois en 2021. Nous avions une semaine de vacances en novembre et Hélène avait repéré un festival de blues à côté de Dunkerque, ce qui a orienté nos vacances vers nos chers Hauts-de-France. Après le concert, nous avons donc enchainé avec un week-end à Lille et quelques jours sur la Côte d’Opale.

Si je voulais me réconcilier avec Lille, c’était justement pour pouvoir y aller sans réfléchir à deux fois et profiter de sa riche programmation culturelle. Ce deuxième week-end a transformé l’essai, d’autant plus que je n’ai eu ni montée d’angoisse ni pensée noire. J’étais juste heureuse d’être là. On a aussi fait un tour à Roubaix pour prendre un bon shot de briques (mais pas que).

Varda love

J’avais repéré depuis un moment l’Institut pour la photographie, qui était fermé lors de notre passage en été. C’est un lieu vraiment chouette qui a ouvert à Lille en 2019. Les espaces sont répartis entre un ancien hôtel particulier et un ancien lycée. C’est biscornu et plutôt charmant.

Le concept est intéressant puisque l’Institut ouvre pour des périodes de quelques semaines durant lesquelles sont présentées en même temps plusieurs courtes expositions. Lors de notre passage, nous avons vu l’accrochage « Perspectives », qui rassemblait des expositions de Bettina Rheims, Jean-Louis Schoellkopf et… Agnès Varda ! Pour Agnès Varda, je serais prête à aller au bout du monde, j’avoue.

Les ayant-droits de Varda ont déposé 40 000 négatifs à l’Institut pour la photographie pour une durée de 12 ans, ce qui veut dire qu’il y aura plusieurs expositions de ses photographies dans les années à venir. Je suppose donc que j’y retournerai régulièrement…

Cette première exposition du fonds Varda reprenait les toutes premières images exposées par l’artiste en 1954. C’était vraiment touchant de voir les photos de lieux chers à mon cœur, comme la rue Daguerre et Sète, avec des tirages d’époque réalisés par Varda herself. J’ai adoré, et en même temps c’était un peu frustrant, j’attends la suite avec impatience. Si vous aimez Varda, guettez la programmation de l’Institut !

L’ensemble des expositions était dense, mais vraiment bien, et incluait des champs variés : portraits, photographie sociale, livre photographique, street photography, jeune photographes… La bibliothèque donne aussi envie de trainer des heures en feuilletant les ouvrages. Bref, c‘est vraiment un endroit à ne pas manquer. Et en plus, tout est gratuit.

Le sandwich thon-piment

Un autre endroit que j’avais très envie de découvrir, c’était la Condition publique, que nous n’avions pas eu le temps de voir lors de notre première escapade à Roubaix.

La Condition publique, c’est d’abord un superbe bâtiment datant du début du 20è siècle. Ce jour-là, la lumière d’automne et les feuilles des arbres tout autour subliment la façade de briques rouges, de pierre blanche et de briques turquoises vernissées. Le bâtiment s’organise autour d’une rue couverte. On y contrôlait et on y stockait autrefois les matière textiles.

Nous sommes dans le quartier du Pile, un dimanche à l’heure du déjeuner, et tous les restaurants sont fermés. Ça a un petit air de running gag puisqu’il nous était déjà arrivé la même chose lors de notre précédent passage. Si vous venez à Roubaix un dimanche, mangez en centre-ville ou autour de la Piscine ! Heureusement, comme la dernière fois, nous trouvons une boulangerie ouverte, avec le fameux sandwich thon-piment au prix imbattable de 2 euros qui est en train de devenir une tradition.

Ainsi rassasiées, nous commençons notre visite de la Condition publique, qui se définit aujourd’hui comme un laboratoire créatif. On pourrait la comparer au 104 à Paris ou à la Belle de mai à Marseille. Elle rassemble les mêmes ingrédients : une belle réhabilitation des espaces, une ouverture vers le public et le quartier grâce, ce jour-là, à des compétitions de hip-hop et à un skatepark couvert ainsi qu’une programmation culturelle riche et ambitieuse.

Outre la chouette exposition « European custom board show », nous y avons vu une installation magnifique de l’artiste Ibrahim Mahama qui consistait en un mur de machines à coudre que l’on pouvait activer par des boutons. La Condition publique abrite aussi des structures artistiques, culturelles ou sociales, ainsi qu’un fablab.

Dans le quartier et sur le toit, il ne faut pas manquer le parcours de street art. Je monte seule sur le toit, car Hélène a un peu le vertige et préfère rester en bas. C’est un paysage unique qui m’attend : la façade évidée d’une grande usine, le dôme d’une mosquée, les courées, les toits en shed. A Roubaix, il y a une mélancolie avec un grand M, quelque chose qui prend aux tripes. Mais aujourd’hui je sais que si ces lieux me touchent particulièrement, ce n’est pas tout à fait un hasard – et j’en reviens à mes histoires de famille.

Roubaisian roots

Et pour cause. Dans la famille de ma mère, j’ai toujours entendu qu’on venait d’une « famille d’industriels du nord de la France », sans que cela ne soit plus précis. Je me disais que ça devait remonter à des générations lointaines et je n’avais pas plus d’indications géographiques que cela. Pendant longtemps, je ne me suis pas beaucoup questionnée là-dessus.

Quelques temps après le décès de ma grand-mère en 2018, j’ai fait des recherches généalogiques en ligne. En quelques clics, j’ai découvert que mon grand-père était né à Roubaix et que tous ses ancêtres venaient de Roubaix au moins jusqu’à la Révolution. D’un coup, je me retrouvais issue d’une longue lignée roubaisienne.

La première fois que nous sommes allées à Roubaix, j’ai découvert avec une certaine surprise qu’il y avait une rue, une avenue et des bâtiments qui portaient le nom de jeune fille de ma mère, ainsi qu’un monument en l’honneur d’un de ses ancêtres. Sur un plan de Roubaix à la grande époque industrielle qui était exposé à la Manufacture, on retrouve d’ailleurs ce nom sur de nombreuses usines. Je n’étais pas du tout prête pour ça.

En retrouvant une photo de ce plan pour illustrer cet article, je vois que le quartier du Pile est constellé de ce nom. Sur le toit de la Condition publique, je comprends que le lien que je ressens n’est pas qu’une appréciation esthétique. C’est un lien rouge brique, rouge sang.

Sur ce vieux plan du quartier du Pile (vu à la Manufacture), la Condition publique se situe en haut à gauche, place du général Faidherbe. Autour, il y a plein d’usines Motte-quelque chose, et bien certains de ces Motte-là sont des ascendants directs.

L’autre jour, je parlais de tout ça avec ma tante. Elle n’en savait pas beaucoup plus sur notre famille là-bas. Je crois qu’elle ne s’y est jamais beaucoup intéressée. Mais après notre discussion, elle a cherché dans ses affaires et retrouvé un texte écrit par sa grand-mère… un texte qui raconte Roubaix à l’heure allemande entre 1914 et 1916. Quel scoop ! Je ne l’ai pas encore récupéré, mais je suis impatiente de lire les mots de mon arrière-grand-mère roubaisienne.

Tout cela est un peu décousu, j’espère que vous ne m’en voudrez pas. Ce passif avec Lille et ces découvertes sur Roubaix se mélangent et me laissent avec beaucoup de questions. J’explore à tâtons une histoire qui se livre à moi par bribes. A certains moments, j’ai envie de m’y plonger à fond, à d’autres pas du tout. Il faut prendre le temps, j’imagine. Pour l’instant, c’est un chantier à ciel ouvert.

Je ne sais pas très bien où cela nous mènera, mais il est certain que vous n’avez pas fini d’entendre parler du Nord sur ce blog ! Je me demande bien quelles aventures géo-émotionnelles 2022 nous réserve…

Pour finir, en ce premier post de l’année, laissez-nous vous souhaiter le meilleur pour 2022. Vos passages ici sont une vraie joie pour nous. A titre plus personnel, je vous souhaite aussi de trouver ces petites victoires, ces réconciliations discrètes et invisibles qui font aller mieux, pas à pas, avec les bonnes personnes.


16 réflexions sur “Se réconcilier avec Lille

  1. Un fort beau texte de réconciliation avec ce qu’il est convenu d’appeler la « capitale des Flandres », Paule-Elise. Une balade dans ces endroits presque mythiques, qui me sont connus : le temps de « mes universités », du service national au 43° RI, dans cette citadelle, « la Reine » . Que de souvenirs dans cette flânerie du Nord, dont vous êtes, avec Hélène, de merveilleuses ambassadrices. Amicalement.

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  2. Comme ton article me parle. Je vis étriquée entre le sud maternel et le nord paternel et l’impression de ne pas avoir de racine… Le nord, je l’ai connu aux côtés de mon père par petites touches, à la recherche de ses ancêtres au pays minier jusqu’en Belgique. Des cousins croisés rapidement, des nœuds qui se défont, d’autres qui résistent. Je suis retournée à Lille 30 ans plus tard (!), seule, pour le travail. J’ai arpenté la ville, essayant de retrouver la mémoire, dînant un soir avec un cousin pas vu depuis plus de 20 ans…Un séjour qui m’a secouée, m’a fait beaucoup pleurer mon père parti trop vite, m’a fait beaucoup rire aussi en me souvenant nos galères dans ses recherches. Alors, oui, Lille, j’y reviendrai, c’est certain.

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    1. Merci Renée pour ce partage sur tes racines. Il y a vraiment des voyages qui ne sont pas anodins, et ce ne sont pas forcément les plus lointains. J’imagine ton émotion de retrouver des cousins, ou de les chercher. Je n’ai pas encore entrepris cette démarche, parfois je me dis que je trouve assez de réponses dans les lieux eux-mêmes, mais on verra bien…

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  3. Putain, tu écris vachement bien !! 🙂 Oui, c’est au goût du jour de s’exprimer de cette façon, j’en profite.
    Tu connais déjà mon amour pour Lille et encore plus Roubaix, et il fallait bien un jour que tu te réconcilies avec cette belle ville.
    De mon côté, c’est une petite station balnéaire normande dans laquelle j’ai du mal à remettre les pieds, peur de l’émotion. Ce fut le dernier voyage que j’ai fait avec ma maman qui m’avait demandé de l’emmener là-bas pour retrouver son enfance et sa meilleure amie. Ce fut un séjour d’une semaine. Puis, elle s’est éteinte.

    Dis, tu nous en « pondras » encore des articles comme celui-ci?

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    1. Merci Sophie pour ces encouragements, ça me touche beaucoup et surtout ça m’encourage, car oui j’ai envie d’approfondir cette veine un peu plus personnelle 🤗

      Ça devait être très émouvant ce dernier voyage avec ta maman. Tu y retourneras peut-être, en temps voulu. Ça demande beaucoup de patience, ces « retours » qui remuent.

      Des bisous 😘

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  4. Quel beau texte touchant, rempli de réconciliation avec soi et sa famille. J’espère que tu poursuivras sur cette lancée en 2022, pour faire la paix avec tes fantômes. Je suppose qu’on devrait toutes viser une cohabitation pacifique avec eux, à notre rythme.

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    1. Merci Audrey ☺ J’essaie de mettre à profit cette drôle de période pour avancer dans cette réconciliation générale, ça prend du temps évidemment, mais il faut accepter cela. Je te souhaite plein de paix intérieure pour 2022, on n’en a jamais trop !

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  5. Une très bonne nouvelle année, quelle soit remplie de joie, de projets, de rires, de voyages, etc … 🙂
    Belle épopée aux travers de tes origines, pas toujours facile, mais il semble que cela ait été bénéfique sur le long terme. 🙂

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  6. Très beau texte, émouvant et tout personnel. Il est des lieux qui pincent le cœur très fort, encore hantés par le souvenir de jours heureux avec ces proches qui nous manquent tant. En lisant ton article, j’ai repensé à cette phrase terrible prononcée par l’une de mes cousines dans l’appartement de ma grand-mère, au retour de son enterrement : « c’est la dernière fois qu’on est là, tous réunis, dans cet appartement. »
    Je n’avais pas réalisé (j’ai les larmes qui montent en écrivant ce commentaire). La porte de cet appartement, j’y passe devant à chaque fois que je vais chez ma sœur (elle habite l’étage juste au-dessus). J’ai un pincement à chaque fois. Ce sera probablement long. Alors chaque pas vers la réconciliation est une victoire. Et je te souhaite encore plein de victoires comme celles que tu nous racontes ici. Ça te fera l’occasion de boire de la bière et de manger des frites devant des belles façades en briques.

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    1. Merci beaucoup Delphine. J’imagine combien ça doit te faire bizarre en effet de repasser devant l’appartement de ta grand-mère, et en même temps vu que ta sœur habite à côté, c’est comme si tu te rapprochais un peu d’elle à chaque fois. On a tous cette géographie intime qui nous fait percevoir les lieux très différemment, et je trouve que c’est une grande richesse. Je te souhaite aussi que la peine s’adoucisse avec le temps…

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  7. Un bel article touchant ! C’est un grand pas que tu as franchi cette année avec cette réconciliation, et Lille est vraiment une ville très belle et très riche culturellement, elle te réserve sans doute encore de belles émotions !

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