1916 kilomètres

            Voilà, Ruby a passé le contrôle technique et le van est à jour dans ses vaccins. On a acheté du PQ spécial WC chimique, nettoyé le réservoir d’eau, passé l’aspi dans tous le van, rangé les placards, investi dans un petit ventilateur et fait une sélection de CD. Madeleine attend de patte ferme sa pet-sitter préférée. Ruby, comme d’habitude, ne comprend pas grand-chose mais est heureuse de vivre et partante pour l’aventure. Alors, on va où ?

            « Vous en avez pas marre de la Première Guerre ? », nous demandent les gens. Bon, oui et non. Oui, parce que ça fait des voyages intenses, exigeants, qui nous font nous poser plein de questions et dont on ne revient jamais reposées (le repos, c’est surfait). Non, parce que c’est un sujet inépuisable, passionnant, et qu’on peut aborder de plein de manières différentes.

            Donc après une année centrée sur les sites français, on passe à l’international ! Dans « Première Guerre mondiale », il y a « mondial » et on pourrait faire un tour du monde sur ce thème qui passerait par la Russie, la Thailande, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Mexique ou l’Australie. Il s’est passé des choses absolument partout. C’est ça qu’on a envie d’explorer maintenant, comme on a commencé à le faire cet hiver en Pologne et à Berlin. C’est fascinant de voir combien les événements ont des significations différentes d’un pays à l’autre, ne serait-ce qu’à l’échelle européenne.

            Il y a cent ans, le 6 avril 1917, les Etats-Unis décidaient d’entrer en guerre. Ça, vous n’avez pas pu passer à côté puisque c’est ce qui nous a valu la présence de Trump au défilé du 14-Juillet. Il faudra quelques mois avant que les premiers soldats américains arrivent en Europe. Parmi eux, un jeune homme du Midwest d’à peine 19 ans s’engage dans la Croix-Rouge italienne et vit les derniers mois de la guerre dans le nord de l’Italie. Cette expérience le marquera comme elle marquera toute cette génération que sa future amie Gertrude Stein appellera la génération perdue. Il en tirera dix ans plus tard un superbe roman (bien qu’un poil déchirant et désabusé), L’Adieu aux armes. C’est Ernest Hemingway bien sûr.

            Ce roman sera notre guide cet été. Hasard ou coïncidence, il se passe dans des endroits qui ont l’air vraiment superbe : la rivière Soča en Slovénie, le Lac Majeur en Italie ou les hauteurs de Montreux en Suisse. Pas mal, non ? On a choisi d’éviter les grandes villes, même si on aurait bien aimé s’arrêter à Milan, Venise ou Trieste. Mais avec le chien et le van, c’est pas pratique. Et puis, on vit à Paris toute l’année… on a envie de respirer au grand air ! On ne sait pas combien de temps on va passer ici ou là. On n’a rien réservé, c’est l’avantage du van. On verra bien !

            Donc pas de nouveaux posts avant un moment. Mais des photos sur les réseaux sociaux, c’est promis. Et profitez-en pour explorer les recoins du blog ! Rencontrez les aventurières qui nous inspirent, comme Ella Maillart ou Gertrude Bell. Découvrez notre portfolio Vest Pocket, des photos qu’on a prises avec un appareil datant de la Première Guerre. Ecoutez la playlist « 1916 kilomètres » d’Hélène (aka Madeleine Slaves), des ambiances sonores récoltées au fil de nos voyages. Et surtout, passez un très bel été !