Trois questions à Anthony Petiteau, responsable des collections photos au Musée de l’Armée – Invalides (Paris), qui a gentiment accepté de nous répondre. En même temps il n’a pas trop eu le choix vu qu’Hélène et lui partagent le même bureau.
Connaissez-vous l’historique des appareils photos que vous conservez au Musée, notamment les Vest Pocket ?
Nous avons plusieurs appareils photos dans nos collections. La plupart ont un historique connu et nous conservons avec les photographies réalisées. Dans l’exposition « Vu du front » en 2014 nous avions exposé le Vest Pocket de Maurice Chabetay. Nous avions choisi cet appareil car Maurice Chabetay le portait à la ceinture lorsqu’il a été blessé lors d’un assaut. L’appareil a été touché par un éclat d’obus et on peut voir par la brèche la pellicule chargée par Maurice Chabetay. Il s’était engagé dans la Légion étrangère le 4 septembre 1914 à Paris. C’est lors de l’assaut du boyau du Chancelier près de Belloy-en-Santerre (Somme) qu’il a été grièvement blessé en haut de la cuisse droite le 9 juillet 1916. Nous avons d’autres Vest Pocket dont la plupart ont appartenu à un propriétaire identifié. Nous cherchons à chaque fois à récupérer l’appareil lors d’un don de photos mais il est rare qu’il ait été conservé. Nous venons par exemple de rentrer en collection le Vérascope du colonel Roulet qui a photographié ses missions en Afrique.
Quels autres modèles d’appareil ont été utilisés par les combattants ?
Le Vest Pocket n’est qu’un appareil parmi d’autres car sa renommée vient – à mon avis – de l’intense pub faite à l’époque par Kodak. Il y avait bien d’autres appareils comme le Franceville, le Gaumont Bloc-notes ou des appareils à plaques très nombreux. Toutefois la compacité, la légèreté et le prix des appareils à pellicule en rouleau est notable vis-à-vis des appareils à plaques. Ces derniers permettaient de photographier sur plaques 9×12 le plus souvent. Et puis il y avait les très populaires appareils pour prises de vues stéréoscopiques comme le Platoscope, le Vérascope, le Glyphoscope, etc. Ils permettaient des prises de vue sur plaques 4,5×11,7 ou 6×13.
Et ben, ça va nous en faire des modèles à essayer ! Et côté allemand, est-ce que c’était les mêmes appareils photos, les mêmes marques ?
Pour les appareils allemands, c’est plus compliqué car il y a alors pléthore de marques sur le marché. Toutefois, les Allemands sont à la pointe en chimie et en optique à l’époque (Carl Zeiss notamment). On peut quand même signaler les appareils Ernemann ou Ica « Icarette »
Merci !