Sur la Loire en van : Chambord et Cheverny

(Post publié en 2017 et mis à jour en janvier 2021)

C’est déjà le début du mois et l’heure du RV #EnFranceAussi, créé par Sylvie du blog Le Coin des voyageurs. Ce mois-ci c’est Caro de Family Trip and play qui nous propose le thème : « Au fil de l’eau. »

Nous vous emmenons sur les bords de Loire pour un roadtrip automnal en van à Blois, Chambord et Cheverny, entre châteaux merveilleux, brume d’Halloween et rencontres avec Bambi.

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C’était notre dernier week-end en van de 2016, pendant le pont de la Toussaint. Nous avons passé quatre jours sur les bords de Loire à Blois, Cheverny et Chambord. Le deal était simple, mais ferme : nous passerions deux nuits en van et deux nuits à l’hôtel. Comme ça tout le monde est contente (y compris Ruby).

Nous avons commencé par Blois. Quand on arrive dans une ville, on a toujours le même rituel : on cherche un endroit où poser le van pour la nuit puis on va boire découvrir le riche patrimoine des lieux. A Blois, c’est super pratique, il y a une aire de camping-car à cinq minutes du château, en plein centre-ville. Certes, ce n’est pas l’endroit le plus charmant du monde et ça ressemble surtout à un parking, mais ça permet de pouvoir passer la soirée en ville sans galérer pour trouver un endroit pour dormir ensuite. On prend nos quartiers et on file se balader dans le joli petit centre-ville. Qui dit Loire, dit bons vins blancs et gastronomie sympathique, et nous en profitons comme il se doit.

Le lendemain, nous visitons le château, évidemment. Je ne sais pas pourquoi, nous n’avons aucune photo de cette visite ! (Les blogueuses en carton). Avec ses riches boiseries et ses grandes cheminées, l’endroit est nettement plus confortable que notre petit carrosse, certes. Mais il ne fait pas chaud et après avoir passé la nuit dans le van, j’ai du mal à me réchauffer dans ces grandes pièces froides. Je rêve des tablées de l’époque et de marmites de soupe fumante et roborative.

Le château de Blois est superbe, il témoigne de quatre styles architecturaux allant du 13è au 17è siècle. Dans la cour, vous verrez le célèbre escalier François I, avec son colimaçon qui vient casser les lignes perpendiculaires de la façade. Il est magnifiquement ouvragé. L’aile gothique de Louis XII a beaucoup de charme aussi, avec sa façade en briques.

Dans les collections, vous pourrez admirer à la fois de la peinture et des arts décoratifs. Nous avons eu un coup de cœur pour le « Portrait d’Antonietta Gonsalvus » de la peintre italienne Lavinia Fontana (matrimoine un jour, matrimoine toujours). C’est le portrait énigmatique d’une fillette au visage velu. A l’époque, la fillette était considérée comme une curiosité, mais aujourd’hui je trouve que ce portrait est simplement beau. Si vous le trouvez familier, c’est sûrement parce que Jean Cocteau s’en est inspiré pour le masque de la Bête dans son film « La Belle et la Bête ». Dans les châteaux de la Loire, l’histoire et les légendes se rencontrent fréquemment.

Après cette belle entrée en matière à Blois, il est temps pour nous de trouver un endroit où dormir, dans la campagne si possible. Nous nous installons dans le village de Cheverny, puisque nous visiterons le château demain.

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Nous nous installons dans un parking en lisière des champs. C’est le 31 octobre, soir d’Halloween, et la nuit tombe vite dans la campagne… C’est calme, très calme… Quelques ombres traversent la rue au loin, ultimes signes de civilisation… Les arbres se dessinent sur le ciel nocturne de l’automne… La vanlife en automne, c’est toute une ambiance !! Au petit matin, Ruby manque de planter sa truffe sur les pointes d’un beau hérisson. On a échappé de justesse à la visite aux urgences véto, ouf.

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Cheverny, c’est le château qui a servi de modèle à Moulinsart. C’est un domaine privé où la famille des propriétaires vit encore. Vous serez d’ailleurs probablement accueillis par l’un des membres de la famille. Je trouve ça dingue, de vivre là en vrai !

Pour être honnête, l’ambiance de Cheverny est très vieille France. Vous me direz, on est en Sologne et on visite les châteaux de la Loire, tu t’attendais à quoi ? Je ne sais pas vraiment, mais le fait qu’on soit accueilli par un marquis et qu’il y ait des meutes de chiens de chasse à courre dans le jardin donne une atmosphère vraiment désuète. Le château est beau, mais il est très classique. Je le dis franchement, si je compare à Blois ou à Chambord, je n’ai pas eu le coup de cœur. La partie que j’ai préférée, c’était le jardin, qui est très beau par ce soleil d’automne. On a passé un bon moment à se balader là.

Le thème de l’article c’est « Au fil de l’eau », et je n’ai pas encore parlé de l’eau ! Mais bon, dans châteaux de la Loire, il y a « Loire », non ? Le fleuve est omniprésent. La Loire, on la traverse, on s’arrête au bord pour pique-niquer. Quand on ne la voit pas, on la sent, car elle donne une atmosphère douce et fraiche qui imprègne les environs. Mieux que tous les diners aux chandelles, le souper sunset en van en bord de Loire a été un des moments magiques de cette escapade !

Vous vous rappelez, le deal était deux nuits en van et deux nuits à l’hôtel ? Et oui, nous sommes le 1er novembre et si l’une des membres de l’équipe est imperméable au froid et à l’humidité, ce n’est pas le cas de l’autre coéquipière, qui a atteint ses limites d’aventurière de l’extrême ! Par pudeur, on ne citera pas de nom.

Nous nous installons donc dans une petite auberge d’un village près de Chambord. Là encore, ambiance surannée et omniprésence de la thématique de la chasse… Si on aime visiter les châteaux pour l’architecture, les belles tapisseries et le décorum, j’avoue que l’atmosphère plutôt tradi de la région me séduit un peu moins !

Le lendemain, nous nous attaquons à la star de tous les châteaux de la Loire, j’ai nommé Chambord. J’avais peur que ce soit bondé, mais à cette période de l’année c’est tout à fait fréquentable. Il y a un peu de monde, mais on n’a pas non plus l’impression de se marcher dessus.

Je le trouve d’emblée féérique, mais je ne suis pas objective, car il me rappelle « Peau d’Ane », le film de Jacques Demy, qui a été tourné en partie ici. (C’est un de mes films préférés, j’avoue). L’animal emblématique de Chambord est le cerf, on le retrouve partout et il vit d’ailleurs dans les forêts aux alentours.

Chambord est le plus grand des châteaux de la Loire, qui, rappelons-le, n’étaient jamais que des résidences de loisirs de nos souverains. A Chambord, François I ne passa que 72 nuits en 30 ans alors que c’est lui qui en avait initié la construction ! Moi aussi, j’aimerais bien avoir des petites bicoques ici et là pour passer le week-end avec mes amis.

L’un des éléments architecturaux les plus intéressants de Chambord est l’escalier à double révolution, qui a sans doute été conçu par Léonard de Vinci, qui séjournait souvent dans les environs. C’est un escalier dans lequel vous pouvez emprunter deux volées de marches différentes. Une personne peut descendre sans croiser la personne qui monte… idéal pour les intrigues (sauf que l’escalier est ajouré et qu’on peut voir qui monte et qui descend, en vrai).

C’est un pur hasard, mais nous tombons sur une exposition formidable d’un artiste japonais dont nous avions déjà vu une installation à l’abbaye de Maubuisson, Kôichi Kurita. Kurita collecte de la terre partout dans le monde et la classe ensuite selon ses nuances de couleur. C’est simple et poétique. Pour cette expo à Chambord, il a rassemblé différentes terres des bords de Loire.

Après la visite du château, profitez de la superbe forêt alentour. Nous y avons fait une rencontre inoubliable. Nous nous promenions sur un petit sentier du parc, tranquilles, seules au monde, lorsque Ruby s’est figée au bout de sa laisse. J’ai regardé là où elle regardé et je les ai vus.

« Hélène, regarde… », ai-je murmuré. Ils étaient là, à quelques dizaines de mètres de nous : le grand cerf et sa harde de quatre ou cinq biches ou faons (je vois pas la différence, des Bambi quoi). Ruby n’osait pas bouger, pas plus que nous. Le grand cerf nous a toisées, j’ai croisé son regard un instant. Puis d’un coup, ils ont détalé dans les fourrés en faisant bruisser toutes les feuilles et les branches, comme une bourrasque. Nous les avons entendus encore un moment. Ruby a failli se pisser dessus.

C’était un moment magique pour nous autres citadines, mais sachez que ces rencontres ne sont pas rares. En effet, la forêt domaniale de Chambord a une population particulièrement importante de cerfs et il existe plusieurs postes d’observation pour avoir une chance de les apercevoir. Nous avons eu de la chance de les croiser inopinément, mais tentez votre coup et tendez l’oreille, ils ne sont pas loin !

Lorsque nous quittons Chambord le dernier matin, la brume est partout, une brume à couper au couteau. Comme si la Loire était sortie de son lit pour envahir l’air. Pas de doute, l’automne est arrivé.

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Les bords de Loire se prêtent très bien à ce genre de roadtrip. Il y a de nombreux endroits où dormir en van dans les environs, et la nature est magnifique. Cela nous arrive d’ailleurs de faire étape dans le coin sur la route des vacances. L’automne est vraiment une belle saison pour découvrir les châteaux de la Loire.

Et vous, vous êtes plutôt Chambord, Cheverny ou Chedorsdansmonvan ?


30 réflexions sur “Sur la Loire en van : Chambord et Cheverny

  1. La loire a du sucès pour se rendez-vous puisque nous sommes trois à en parler (si je n’ai oublié personne). J’aime beaucoup Blois et ses environs. C’est beaucoup plus boisé que le bout de Loire que je présente dans mon article !
    Petite mon père m’avait emmené écouter le brame du cerf dans le coin. J’en garde malheureusement peu de souvenirs.

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    1. Merci Marion! On transmet à Ruby, ça lui fera plaisir 😉 Et oui, c’est tellement beau de voir des animaux sauvages comme ça dans leur environnement naturel, sur un coup de chance, ce sont des instants magiques.

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  2. Alors Chambord déjà Waouhh …. mais Chambord avec des cerfs … je suis JALOUSIE !! Et en plus vous avez visité « Moulinsart » … chateau que je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire quand (un jour) nous sommes montés là haut … c’était dans une autre vie …

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  3. Nous avons visiter Chambord un été et j’en garde un souvenir mitigés (trop de monde) mais nous avons eu l’occasion de visiter d’autres châteaux plus petits qui avaient un charme fou. Mais il y en a tellement. LA prochaine fois on a dit qu’on les ferait en vélo 😉 !!

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  4. Alors petit premièrement, votre rituel d’arrivée sur un nouveau lieu me convient parfaitement.
    Petit deuxièmement, comme j’aimerais assister à une grande tablée style moyen âge et tout et tout…
    Petit troisièmement: je crois bien que, comme Ruby j’aurais peut être fait pipi culotte d’émotion en me retrouvant nez à nez avec des cerfs.
    Vos photos sont superbes, elles nous transmettent si bien l’atmosphère des lieux.
    J’ai eu l’impression de lire un conte. Merci beaucoup

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  5. Les Châteaux de la Loire me font envie depuis longtemps… Et j’aimerais trop visiter le château de « Moulinsart » ^^
    Mais quelle chance d’avoir croisé le cerf et ses biches, j’adore ce genre de rencontres…. Bonne route à vous 3 pour les prochaines aventures!

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  6. Je ne connais aucun de ces châteaux mais Chambord me fait bien envie… Merci pour ces découvertes au fil de la Loire, en automne 😉

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  7. Mais bien-sûr les châteaux de la Loire, c’est le sujet idéal « au fil de l’eau ». J’adorerais voir les plus beaux châteaux et aussi quelques châteaux moins connus, sûrement tout aussi beaux.

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  8. J’ai visité Chambord, Blois et Cheverny cet été et ma préférence va à Cheverny, pour son côté « intime » et le contraste avec ses meubles en Légo cachés ça et là dans le château. J’ai beaucoup aimé Blois aussi pour la variété des styles architecturaux. Curieusement, je n’ai pas vraiment accroché avec Chambord, que j’ai trouvé bien vide (la structure du château m’a vraiment surprise) et un peu « parc d’attraction ». Le fait de l’avoir visité en juillet, avec la foule de touristes, a aussi très certainement joué. Après, l’architecture du château est magnifique, ça c’est indéniable. Et puis je n’ai pas eu le temps de visiter son immense parc.

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